Édito
Bientôt le mois d’avril ! Et d’après Wikipédia, Réceptacle Inépuisable de la Connaissance Infinie, c’est le mois où l’on fête les anniversaires de Sophie Germain et d’Otto von Bismarck. Mais c’est surtout le mois de la foire du livre de Bologne ! Alors, pour se mettre dans le bain, ce mois-ci le Hungry Bookworm vous parle de l’Italie.
Au programme, une balade : on part dans le 9e arrondissement de Paris, à la visite de la Libreria, où l’on trouve des films de Fellini et des lecteurs de 17 ans en quête de classiques “pas trop ennuyants”. On discutera aussi avec Maia Rosenberger, traductrice depuis l’italien, dont le travail sur Nocturne de Gibraltar a été nommé pour le prix 2024 du Pen Club de France. Et enfin, cerise sur le gâteau, on se penchera sur Horcynus Orca, un classique monumental de la littérature italienne, récemment traduit vers le français. Un ouvrage qui aura pris à ses traducteurs la bagatelle de 10 ans - mais qu’est-ce qu’une décennie à l’échelle du cosmos, me direz-vous.
Après ces saines lectures, si vous ne savez pas quoi faire, vous pouvez toujours vous replonger dans La Légèreté, de Catherine Meurisse, où l’autrice raconte comment, pour se remettre après les attentats de Charlie Hebdo, elle fait un séjour à la Villa Médicis, avec les statues, le forum et les glaces à l’italienne. Son but : ressentir le syndrome de Stendhal, cet éblouissement devant la beauté qui transfigure le monde.
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D’ailleurs, à propos de glaces italiennes, j’en profite pour vous recommander un merveilleux livre de recettes illustré : Gelato Gelato, de Larissa et Massimo Bertonasco. En plus de nous transmettre les secrets des meilleurs desserts de la péninsule, l’ouvrage nous raconte l’histoire de la famille Bertonasco, émigrée de l’Italie à l’Allemagne et aux Pays-Bas dans les années 50. Bref, c’est fantastique, passionnant, renversant, et surtout très très bien traduit. (Par moi, mais c’est un pur produit du hasard.)
Dossier : l’Italie
Un lieu : visite à la Libreria, librairie italienne de Paris 9e, qui a la particularité d’être aussi une librairie francophone de quartier ! On peut donc y croiser à la fois les collégiens du coin et des italianisants très savants qui cherchent des références pointues.
Un portrait : Maïa Rosenberger, traductrice depuis l’italien et membre du CA de l’Association des Traducteurs Littéraires de France, qui nous raconte avec enthousiasme son quotidien de traductrice.
Un livre : Horcynus Orca, de Stefano d’Arrigo. Accrochez-vous au pinceau : c’est un peu comme Ulysse de Joyce, mais en plus cryptique. Le traducteur Antonio Werli et la traductrice Monique Baccelli ont consacré 10 ans de leur vie à cette aventure rabelaisienne modèle XXXXL.
Et maintenant, un peu d’actualité arbitraire sélectionnée selon le critère unique de mes goûts personnels.
Cette année, le réseau Fontaine ô Livres lance la deuxième édition de son Tour d’Europe de l’édition indé. Le principe : le réseau prend sous son aile de jeunes maisons d’édition et les guide à travers les grandes foires européennes (Francfort, Bologne, Paris). Parmi les maisons d’édition lauréates du programme pour 2025, on trouve les éditions de l’Antilope, une chouette maison spécialisée en littérature juive, yiddish et hébraïque. Plus d’infos dans l’article consacré à ce sujet par Livres Hebdo.
Dans un autre registre, on est heureux de vous annoncer que la Sorbonne a décerné il y a quelques jours le titre de docteures honoris causa à deux grandes écrivaines, le prix Nobel Olga Tokarczuk et l’autrice nigériane Chimamanda Ngozi Adichie. Ça fait bien plaisir, et vous pouvez en apprendre plus dans Actualitté.
Agenda
Du 31 mars au 7 avril : Ateliers de traduction du chinois traditionnel au CITL (Arles)
Sinisantes, sinisants, il n’est pas trop tard pour participer à cet atelier où traductrices et traducteurs partagent questions, difficultés et perplexités autour des textes qu’ils travaillent. C’est organisé par Atlas, c’est donc doublement merveilleux.
Jusqu’au 25 mai : exposition Art dégénéré au musée Picasso
Moi, j’aime pas les nazis. Paul Klee, Emil Nolde et Otto Dix n’aimaient pas non plus les nazis, qui le leur rendaient bien. Le musée Picasso nous emmène sur les traces de l’exposition “Art dégénéré”, organisée en 1937 à Munich et qui visait à montrer la supposée décadence de l’art moderne. Ce sont tous les chefs d’oeuvre des avant-gardes des années 20 et 30 qui sont visibles à Paris jusque fin mai.
Jusqu’au 8 juin 2025 : exposition Apocalypse à la BNF
S’il y a une chose, une seule, à ne pas rater dans Paris en ce moment, c’est l’exposition des 15 planches de l’Apocalypse de Dürer, actuellement visibles dans le cadre de l’expo Apocalypse à la BNF. C’est beau à s’en rouler par terre. Accessoirement, on y trouvera aussi des chefs d’oeuvre de Kandinsky, de William Blake, et de somptueux manuscrits médiévaux enluminés.
Et nous voici à la fin de ce merveilleux numéro du Hungry Bookworm consacré à l’Italie. Je sais, on est toujours triste à la fin d’un truc chouette. Mais pleurez pas : le prochain numéro sera sur la Chine. (ce qui va être une partie de plaisir pour trouver les infos, puisque comme chacun sait, Wikipédia en chinois c’est presque aussi facile à comprendre que Wikipédia en italien.)
Arrivederci et à très bientôt pour plus d’aventures littéraires ! :)
Merci pour ces découvertes !